vendredi 26 juillet 2013

Les symboles religieux dans les lieux publiques


Image prise sur femen.org
Certaines veulent interdire le port du voile dans les lieux publiques, d'autres veulent retirer les crucifix des salles de classe, et des militantes du groupe FEMEN ont même scié une croix en Ukraine. De plus en plus de personnes se sentent offensées par les symboles religieux, pendant que les religieux se sentent offensés que l'on s'en prenne à leurs symboles. Je pense que c'est un conflit qui a son importance, et j'aimerais apporter mon point de vue. Pour cela, je prends deux symboles, l'un qui est une affaire privée et l'autre une affaire publique, car il me semble que toute la différence est là. Je vais donc parler du voile et des crucifix dans les écoles.

Peut-être bien que, pour beaucoup de croyants, ces symboles représentent des valeurs nobles. Mais il faut garder en tête qu'un symbole a la signification qu'on lui donne.

Pour les crucifix, n'oublions pas ce que l'église a fait au cours de l'histoire : les guerres de religion, l'inquisition, les tortures et les mises à mort atroces sans aucune justification (la chasse aux sorcières), les mauvais traitements et la pédophilie, la misogynie... ajoutons à cela que l'église considère les incroyants comme des mécréants, et qu'elle a utilisé, et utilise encore, des méthodes qui sont à l'opposé de la science et de la morale (la foi au-dessus de la raison, l'obscurantisme, l'endoctrinement...). Aux yeux de certaines personnes, le crucifix et la croix chrétienne symbolisent aussi tout ça. Rien d'étonnant à ce qu'il y ait des pressions pour les retirer des lieux publiques.

Le voile peut lui-aussi évoquer des choses très négatives. Il est obligatoire pour les femmes dans divers pays, qui ne sont généralement pas les pays les plus féministes au monde. De plus, de l'avis de nombreux musulmans, il sert à préserver l'honneur de la femme et de sa famille. Encore une fois, la femme se retrouve dépossédée de son propre corps, qui est considéré comme un symbole appartenant à la société avant d'être seulement son corps. Pour ces raisons, entre autres, le voile est aussi un symbole de la soumission des femmes aux hommes.

Malgré la symbolique du voile islamique, je suis contre son interdiction. Je pense que la liberté individuelle doit passer avant les symboles. On devrait avoir le droit de porter le voile, un brassard à croix gammée ou de ne rien porter. Même le voile intégrale ne devrait pas être interdit. Pour ce dernier, je rappelle qu'il est fort probable que nous nous construisons grâce à l'image que nous avons de nous-même, et que cette image est construite en grande partie par l'image que les autres nous renvoient de nous-même. On peut donc penser que la burka, portée durant trop longtemps, peut vraiment gêner l'épanouissement d'une personne, en particulier chez les enfants. Si cela s'avère, ça veut dire deux choses :
- Forcer une personne, adulte ou enfant, à porter le voile intégrale devrait être illégal.
- Si une personne porte le voile intégrale, nous devrions lui offrir (pas lui imposer) de l'aide plutôt que l'amender.

C'est différent pour les crucifix dans les espaces publiques. L'état n'est pas une personne et n'a pas les même droits. Son rôle est d'assurer aux citoyen·ne·es ce dont ils ont besoin pour s'épanouir, notamment en garantissant leurs droits fondamentaux. C'est pourquoi il ne doit pas leur imposer de doctrine, cela va à l'encontre de la liberté de penser. Il devrait, au contraire, garantir une éducation et des lieux publiques aussi neutres que possible.

Pour résumer, les signes religieux ne me posent pas de problème tant qu'ils sont utilisés dans le cadre privé. Que l'on aime une religion ou qu'on la déteste, chaque personnes est libre de penser et d'adhérer à l'idéologie qu'elle choisit. Par contre, l'état et les organismes publiques n'ont pas à afficher de croyance surnaturelle (en parlant de ça, je rappel que la constitution Suisse commence par "Au nom de dieu tout puissant!"), à montrer son adhésion à une doctrine, ou à encourager l'adhésion du peuple à une doctrine.
Quant aux écoles religieuses privées, qui se situent entre les deux, feront l'objet d'un autre message.

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